Le falco subbuteo est le rapace que je préfère ! Pourquoi celui ci plutôt que la buse, le faucon crécerelle, l'épervier, l'autour des palombes ou même la bondrée apivore tous résident de la forêt de Fontainebleau à la belle saison ?

La raison est simple, vraiment très simple. J'ai passé pas mal de temps à l'observer, voler, chasser ses proies à comprendre ses habitudes. J'ai créé des liens presque affectifs avec cet oiseau. Les photographes animaliers qui le prennent en photo savent probablement ce que j'évoque ici. Et puis, j'éprouve de l'admiration à l'égard de ce costaud. Il ressemble au  faucon pèlerin avec ce masque caractéristique lui conférant une dignité, une noblesse de rang. Il dégage une puissance maîtrisée uniquement destinée à ce nourrir. Je le trouve relativement peu craintif par rapport aux volatiles de l'ordre des rapaces. On peut l'observer à moins d'une dizaine de mètres quand il chasse les insectes au dessus de l'eau. Les  libellules, les éphémères sont le menu du début de printemps lors de son arrivée sur le massif de Fontainebleau. La grâce de son vol est étonnant ! Il a la particularité de faire souvent du vol plané (comme le fait le pèlerin) pour s'élever dans l'air afin de pouvoir prendre de la vitesse lors de piqués vertigineux. Cet athlète est capable de poursuivre les hirondelles en vol si besoin était.

Au printemps, le faucon hobereau arrive souvent en groupe allant jusqu'à 6 individus. Ils resteront ensemble pendant 1 à 3 semaines selon la météo. Ensuite, ils se sépareront par couples pour trouver une zone de nidification. Lors de la couvaison, les voir est plus aléatoire car le mâle ne chassera qu'aux heures les plus chaudes de la journée amenant des scarabées, papillons à la femelle restée au nid.

Le falco subbuteo est un migrateur au long court qui nous quitte courant août vers une île au large du Sénégal. Un rassemblement, une concentration de faucon hobereau découvert seulement il y a quelques années. Le regroupement est remarquable car il s'effectue pendant plusieurs mois et cela en toute bonne entente. Tous les individus ouest européens se rendent sur cette île pour attendre la prochaine saison. Soit un voyage de plusieurs milliers de kilomètres pour venir animer les cieux Seine et Marnais (notamment).

Et la dernière raison qui me fait apprécier cet oiseau est qu'il me donne du fil à retordre coté prise de vue. Comme je vous l'ai dit plus haut, il est capable de prouesse acrobatique en vol qui rend compliqué la prise de vue. Il est très rapide et imprévisible lors du vol ce qui fait qu'il peut décroché en clin d'oeil, foncer vers le sol pour remonter à la verticale sur 10 mètres de haut. Téléobjectif à bout de bras, il est rarement dans le viseur. Souvent après la photo, je constate qu'il n'y a qu'un bout d'aile sur le cliché ou bien rien du tout...

Les photos que vous verrez ci-dessous est le résultat d'un véritable défi que je me suis lancé pour avoir des témoignages de ce très bel oiseau qu'il faut absolument protéger. Pas mal de temps sur le terrain, de longs mois à attendre et une grande envie de vous présenter le résultat de mon travail est résumé dans cet article.

Portrait du faucon hobereau

En pleine séance de chasse

Admirer la précision du vol qui conduit vers cette éphémère à la surface de l'eau

L'insecte capturé en vol sera dépecé illico

Le plumage hobereau vue de dessous, notez son croupion couleur rouille